Tout se déroulait normalement pour la Whitehorse Food Bank Society. Elle s’occupait d’emballer et de distribuer des paniers alimentaires à environ 1 300 personnes par mois.
Puis, la pandémie a frappé.
Le tiers de la population a été mis à pied, le refuge local a fermé ses portes, et les consommateurs se sont rués dans les épiceries pour faire des provisions. Et toute la ville (ainsi que le reste du monde) s’est retrouvée en confinement. Tout à coup, cet organisme communautaire, dont le mandat est de fournir des denrées alimentaires d’urgence aux personnes dans le besoin, était sur le point de se retrouver lui-même en situation d’urgence : il devait avoir suffisamment de provisions pour répondre à une augmentation de 30 % de la demande.
C’est incroyable à quel point les choses peuvent changer en une journée.
Dans un contexte où les besoins d’aide alimentaire étaient plus élevés que jamais, force était de constater que les ressources étaient sur le point d’être complètement épuisées.
« La sécurité alimentaire est malheureusement un problème récurrent dans notre communauté. Lorsque la COVID-19 a frappé, l’insécurité alimentaire a explosé, se souvient Dave Blottner, directeur général de la Whitehorse Food Bank (WFB). Tout cela parce qu’en plus de nos clients habituels, nous nous sommes soudainement retrouvés à fournir de l’aide alimentaire d’urgence à une zone qui s’étendait au-delà d’un rayon de 700 kilomètres (de Whitehorse). Cela représente beaucoup de gens dans le besoin et un immense terrain à couvrir. »
De plus, de nombreuses banques alimentaires ont dû faire face à un nouveau défi en matière de ressources humaines au début de la pandémie, soit une baisse marquée du nombre de bénévoles.
« Avant la pandémie, tout notre réseau de bénévoles était composé de personnes âgées, explique Dave. Comme le reste du monde, nos bénévoles se sont retrouvés en confinement pour des raisons évidentes. Nous devions donc engager des frais supplémentaires pour embaucher du personnel afin de pouvoir répondre à la demande accrue. »
En plus de payer des salaires et d’acheter des denrées supplémentaires, la WFB a dû couvrir d’autres coûts imprévus liés à la pandémie.
« Du jour au lendemain, nous avons dû faire face à de nouveaux coûts, affirme Dave. Il fallait maintenant payer des services professionnels de nettoyage et couvrir les coûts de transport pour la livraison des paniers alimentaires. Tout cela a rapidement grugé notre budget d’exploitation. En fait, nous avons dépensé plus d’argent au cours des cinq derniers mois qu’en une seule année. Toutes ces dépenses ne nous permettraient pas de survivre encore longtemps. Nous avions besoin d’une injection de fonds pour poursuivre notre travail, et ce, très rapidement. »
C’est à ce moment que Banques alimentaires Canada a offert une aide financière grandement nécessaire grâce à une subvention.
« La subvention que nous avons reçue de Banques alimentaires Canada a fait la différence entre rester ouvert ou fermer nos portes, c’est aussi simple que cela, explique Dave. En plus de son énorme engagement financier à notre égard, qui nous a permis d’embaucher du personnel, d’acheter plus de denrées et de payer nos factures, BAC a également fait tout ce qui était en son pouvoir pour nous faire sentir épaulés personnellement. Il faut dire qu’au début (de la pandémie), nous avions l’impression de nous noyer. Il y avait tant de défis à relever, mais l’équipe de Banques alimentaires Canada vérifiait continuellement que tout allait bien pour nous. C’est un sentiment formidable de savoir que nous ne sommes pas seuls dans cette épreuve. »
Dave a également été impressionné et reconnaissant de la façon dont la communauté de Whitehorse s’est mobilisée pour soutenir la WFB.
« Les Yukonnais ont la réputation d’unir leurs forces pour s’entraider, affirme Dave. Cependant, dans le contexte de la pandémie de COVID-19, les gens ont vraiment fait preuve d’un grand dévouement à notre égard. De nombreux restaurants de la région ont vidé leur cuisine pour offrir toutes leurs denrées à la banque alimentaire, ce qui a donné lieu à un don très particulier d’omble chevalier frais. Les cafés nous ont envoyé leurs provisions en café. Les syndicats et les entreprises locales ont fait don d’argent ou de nourriture, et parfois les deux. J’ai même reçu un chèque en blanc d’une personne extrêmement généreuse, qui m’a dit d’inscrire le montant nécessaire pour nous permettre de poursuivre nos activités. Honnêtement, nous sommes profondément reconnaissants de l’ampleur du soutien extraordinaire qui nous a été apporté. »
Tout ce soutien a permis à la WFB d’élargir sa propre source durable de denrées fraîches pour les personnes dans le besoin.
« Il est très important pour nous d’offrir le plus de denrées fraîches possible aux clients que nous servons, affirme Dave. Les fonds reçus de Banques alimentaires Canada ainsi que les généreux dons de la communauté nous ont permis de construire des potagers supplémentaires sur place. Plus de potagers se traduisent par plus de fruits et légumes frais, pour plus de gens. Je suis heureux de pouvoir dire que nous avons maintenant un total de 44 planches de jardin remplies de légumes frais. De plus, nous nous sommes associés à des fermes locales, qui contribuent toutes à nous approvisionner en légumes frais. »
Bien que la WFB traverse un long parcours sinueux depuis le mois de mars, tous les défis qu’elle a surmontés lui procurent un sentiment d’accomplissement certain.
« Quand je repense aux derniers mois, je ne peux pas m’empêcher d’être fier du chemin que nous avons parcouru jusqu’à aujourd’hui, renchérit Dave. Après avoir perdu toute notre base de bénévoles au début de la pandémie, nous l’avons reconstituée à partir de zéro. En réponse à la fermeture du refuge local, nous avons conçu et mis en œuvre un service de repas ouvert sept jours sur sept, deux fois par jour, pour nourrir les personnes dans le besoin. « Après avoir reçu des appels de personnes âgées en larmes, terrifiées à l’idée de quitter leur domicile, nous avons conçu et mis en œuvre un système de distribution de paniers alimentaires pour les résidents d’au moins sept localités au-delà de Whitehorse – parfois situées à des centaines de kilomètres. » Malgré tout, nous avons réussi à relever chacun de ces défis. »
Dave a de judicieux conseils à donner aux banques alimentaires du pays qui font face à des défis semblables.
« Je pense que la clé de la réussite pour surmonter tout type d’obstacle est la souplesse, affirme Dave. Ce qui nous a aidés à traverser les moments les plus difficiles, c’est notre capacité à nous adapter continuellement à la situation et à modifier notre approche au besoin, conjuguée à notre volonté de collaborer avec de nouveaux groupes. En vous ouvrant aux autres, vous ouvrez la porte à de belles choses. »
Grâce à l’ensemble du réseau de soutien, la WFB a su améliorer les conditions de nombreuses personnes pendant une période très difficile.
« La pandémie de COVID-19 a mis en lumière l’importance que revêt notre travail pour nos clients, conclut Dave. Nous avons reçu plusieurs messages de la part de familles nous disant à quel point elles étaient reconnaissantes de recevoir des boîtes de denrées qu’elles n’auraient pas autrement eu les moyens de se procurer. Certaines de ces familles vivent en régions très éloignées, ce qui nous fait prendre conscience que la crise dépasse les limites de Whitehorse et touche le Yukon tout entier. Ces moments nous font prendre conscience de notre raison d’être. Tant qu’il y aura des gens dans le besoin, nous serons là pour les aider du mieux que nous le pouvons. »
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