Les banques alimentaires sont des leaders, des explorateurs et des innovateurs qui travaillent à l’atteinte d’un objectif commun.
C’est donc sans surprise que ces personnes incroyablement dévouées et talentueuses étaient toutes prêtes à passer à l’action au moment où la pandémie a commencé à perturber la vie quotidienne des Canadiens.
Afin de rallier tous les intervenants d’un océan à l’autre, l’équipe de Banques alimentaires Canada a réuni l’ensemble du système de banques alimentaires comme jamais auparavant.
Kirstin Beardsley, chef des Services du réseau de Banques alimentaires Canada, explique comment ils s’y sont pris. « Nous avons commencé à tenir des réunions Zoom hebdomadaires avec des représentants des banques alimentaires pour nous assurer d’être en mesure de nous adapter aux défis liés à la pandémie. Dès le départ, il y avait trois principaux facteurs de stress communs à tous, le premier étant une diminution radicale du nombre de bénévoles. »
Comme le bon fonctionnement des banques alimentaires repose avant tout sur la participation de bénévoles en général, cette perte d’effectifs a contribué au deuxième défi auquel elles étaient confrontées.
« Bien que les banques alimentaires aient dû rester ouvertes pour soutenir l’afflux croissant de personnes dans le besoin, elles n’avaient pas de lignes directrices évidentes à suivre sur la manière de mener leurs activités pendant une pandémie ». Enfin, l’accès aux aliments était plus ardu en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Cependant, les banques alimentaires ont fait preuve de débrouillardise. Elles se sont adressées à leurs communautés et ont communiqué entre elles pour trouver des solutions novatrices à ces nouveaux défis », ajoute Kirstin.
Tania Little, chef du Développement et des partenariats à Banques alimentaires Canada, poursuit en partageant l’une de ses histoires préférées sur la recherche de solutions créatives par les banques alimentaires.
« Lorsque la Daily Bread Food Bank de Toronto a constaté qu’un certain nombre de ses organismes fermaient leurs portes à cause de la pandémie, elle a établi un partenariat avec la Toronto Public Library Foundation », se souvient Tania. La Daily Bread Food Bank a ensuite fait appel à l’aide de bibliothécaires, qui étaient temporairement sans emploi. C’est assez brillant quand on y pense. Il s’agissait de proposer à des personnes qui trient des livres pour gagner leur vie de trier de la nourriture et d’assembler des paniers alimentaires, puis de les distribuer à partir de points de cueillette dans les bibliothèques de la ville. Cette initiative va au-delà de la résilience. C’est le fruit de la persévérance acharnée des banques alimentaires. Elles prennent tellement soin de leurs clients que, lorsqu’un obstacle se présente, elles trouvent une façon de le contourner. »
En plus d’être novatrices, les banques alimentaires sont incroyablement à l’écoute de leurs communautés respectives.
Kirstin se remémore un exemple éloquent : « Dans l’Ouest, une banque alimentaire de notre réseau s’est retrouvée avec un généreux excédent de saumons de la Colombie-Britannique. Comme les restaurants étaient fermés, toute cette quantité de saumons ne servait à rien. Les banques alimentaires de la Colombie-Britannique ont donc communiqué avec nous pour distribuer ces denrées. Grâce à eux, nous travaillons avec des conserveries locales pour emballer des protéines de grande qualité dans un format offert aux banques alimentaires sur une période de plusieurs mois. Les gens dans le besoin seront nourris et la communauté sera en mesure de maintenir les emplois à la conserverie. Voilà l’effet d’entraînement positif de gens qui se rassemblent pour le bien commun. »
Afin de permettre aux banques alimentaires de continuer à faire preuve de créativité et d’innovation pendant cette période difficile, Banques alimentaires Canada leur a également donné l’occasion de recevoir un financement essentiel.
« Le fait de fournir aux banques alimentaires l’argent dont elles ont besoin leur a permis de mettre à l’essai de nouvelles solutions et de partager et d’apprendre avec d’autres banques alimentaires de notre réseau, explique Tania. Après tout, l’argent contribue grandement à alléger la pression, surtout pendant une pandémie. Toutefois, ce qui m’a vraiment impressionnée à travers tous les hauts et les bas de ces derniers mois, c’est à quel point la communauté des banques alimentaires est débrouillarde et résiliente. »
Bien que l’avenir soit encore assez incertain, Kirstin explique que l’histoire des banques alimentaires est celle de personnes qui contribuent à faire changer les choses, tout en gardant un esprit positif.
« J’ai récemment parlé à des femmes d’un optimisme incroyable vivant dans une petite communauté rurale du nord de l’Alberta, et elles m’ont dit ceci : “Les habitants de notre petite localité s’entraident depuis des centaines d’années, et ce n’est pas demain la veille que nous allons mettre fin à cette tradition. Nous nous lèverons à nouveau demain matin pour voir où nous en sommes.” Ce que je trouve le plus inspirant, c’est le message d’espoir qu’on véhicule au cœur de tout ce qui se passe en ce moment. »
Au cours des prochains mois, Kirstin croit qu’il sera important de maintenir cet état d’optimisme.
« Notre histoire évolue constamment. Le réseau de banques alimentaires sera probablement très sollicité lorsque la Prestation canadienne d’urgence et les subventions salariales prendront fin. Nous devons donc nous préparer à prendre en charge les personnes qui vont se présenter une fois de plus à nos portes. Mais grâce à cette campagne, nous avons également accès à davantage de dons (de la part de fournisseurs, d’agriculteurs et de groupes de producteurs), et nous rassemblons les banques alimentaires à une échelle plus vaste et avec des moyens que nous n’avons jamais eus auparavant. En continuant de miser sur nos forces, il n’y a vraiment aucune limite à ce que nous pouvons accomplir. »
L’an prochain marquera le 40e anniversaire de la création des banques alimentaires au Canada, et le pays pourrait enfin se réunir pour mettre fin à la faim une fois pour toutes.
« Il existe une solution à la faim, du moins je me permets de le croire, affirme Kirstin. J’espère qu’il y aura un élan suffisamment puissant et une sensibilisation collective aux enjeux actuels qui nous permettront enfin de trouver une façon de mettre fin à l’insécurité alimentaire au Canada. Je crois toujours que cette perspective d’avenir est possible. Toutefois, les banques alimentaires ne peuvent pas y arriver seules. Tout le monde doit comprendre qu’il s’agit d’un problème qui peut être résolu en unissant nos forces. »
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